Balade à la Butte aux cailles

Au sud de la ligne 6 du métro, entre les stations Glacière et Corvisart, le village de la Butte aux cailles est un petit bout de Paris pittoresque, presque secret car éloigné des circuits touristiques. On vient y flâner, prendre un verre, et surtout savourer la quiétude des rues pavées bordées de maisonnettes ravissantes, à la manière des villages de province mais en plein Paris.

L’histoire de la Buttes aux cailles

Aujourd’hui encore l’origine de son nom garde tout son mystère. Les cailles seraient-elles ces oiseaux que le roi aimait chasser, ou alors ces filles légères qui encanaillaient les tavernes au XVIe siècle? Certains historiens évoquent aussi Pierre Caille qui fit l’acquisition d’un lopin de vignes en 1543.

Au XVIIe siècle alors que la butte fait partie de la commune de Gentilly, on y exploite des carrières de calcaire. Quelques moulins décorent ce paysage champêtre de bois et de prairies jusqu’à ce que la rivière de la Bièvre, aujourd’hui souterraine, fasse vivre les tanneurs et les teinturiers.

En 1860 la butte est ralliée à la capitale comme tous les autres villages des faubourgs de Paris. Elle devient le théâtre de la Commune en 1871 quand les révolutionnaires parisiens se soulèvent contre le régime monarchique et les troupes de Versailles. Aujourd’hui une plaque commémorative située dans l’antenne de l’association rue des Cinq diamants rend hommage aux morts.

Une âme de village préservée

A 63 mètres d’altitude la butte fait partie des sept collines de Paris. Les carrières de calcaire de l’époque empêchent encore aujourd’hui la construction de lourds bâtiments, une belle contrainte qui protège  le lieu des tours immenses similaires à celles de la place d’Italie.

En montant vers le centre de la butte je découvre, émerveillée, la petite Alsace. C’est une cité jardin de quelques maisons à colombages dans le pur style alsacien. Joliment colorées, toutes mitoyennes et avec des toits pointus, elles entourent une petite cour arborée au charme fou. A l’origine construites pour loger les ouvriers du quartier elles hébergent aujourd’hui les bobos qui ont remplacé les familles ouvrières. Et malgré des petites surfaces d’environ 40 m² ces happy few ne sont pas prêts de laisser leurs maisons qui font partie des HLM.

Juste en face, la Villa Daviel est une charmante ruelle pavée bordée de petits pavillons où les grilles entretenues laissent entrevoir quelques jardinets. Par ici une clochette, par là une boite aux lettres ancienne. C’est vraiment ravissant.

Plus loin, Passage Sigaud, rue Michal, Passage Barraud, Passage Boiton, j’observe la beauté des façades et le silence printanier d’une balade parisienne hors du temps.

Enfin, sur la place Paul Verlaine, l’établissement balnéaire de la  Butte aux cailles attire mon attention. Il est classé monument historique. Son architecture Art Deco et sa voûte de 17 mètres soutenue par des arches à la fois puissantes et élégantes en fait un bâtiment unique. À côté, la maison à tourelle baptisée affectueusement le « petit château » par les habitants du quartier est une autre curiosité.  Et en face il y a le fameux puits artésien. C’est une fontaine publique d’eau de source reconnue pour sa pureté. Elle puise l’eau à 620 mètres de profondeur, loin de la pollution moderne. Les habitants du quartier viennent d’ailleurs y remplir leurs bouteilles.

La petite Alsace, Paris

Villa Daviel, Paris

Piscine de la Butte aux cailles

Le "petit château" de la Butte aux cailles

Le street art omniprésent

Partout sur les murs des fresques murales et des pochoirs flashy décorent et dynamisent le quartier. Miss Tic est l’une des artistes parmi les plus connus de la Butte et ses messages féministes à double sens plein d’humour me font sourire.

Tous ces artistes méritent d’être connus. Ils embellissent la ville de couleurs poétiques, et leurs messages contestataires rappellent fièrement une époque où le peuple se soulevait contre les injustices.

Passage Sigaud, Paris

Rue de l'Espérance, Paris

Passage Alphand, Paris

Enfin dans la cour d’un immeuble  je découvre une très belle fresque qui évoque le premier vol en montgolfière. En effet en 1783 le fameux ballon décolle de la Muette grâce à un feu de paille avant d’aterrir sur la butte. Drôle non?

Fresque de la montgolfière

En redescendant de la butte ce jour là, je me dis que Paris me réserve encore bien des trésors à découvrir et je ne m’en lasse pas. Je ne manquerai pas de vous les faire partager.

6 thoughts on “Balade à la Butte aux cailles

  1. Je recommande la maison d hôtes d un ami sur la butte aux cailles , la Villa Paris , 4 chambres douillettes et raffinées !

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  2. mais c’est TROP canon. Je connais pas du tout (que de nom). Je viens de le noter dans mon petit carnet … !

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  3. Bonjour Barbara, Je découvre votre jolie balade à la Butte-aux-Cailles et je voulais savoir si vous vous souveniez de l’endroit où l’on peut voir la fresque qui évoque le premier vol en montgolfière. Merci ! Sylvie

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  4. Chère Sylvie, pour admirer la fresque de la montgolfière il faut se rendre dans la rue de la Butte aux Cailles. A côté du restaurant « Le Temps des Cerises » il faut entrer dans la cour de l’immeuble qui est à droite du restaurant. La fresque se trouve sur le mur du fond dans la cour. Bonne découverte !

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  5. Je ne manquerai pas d’aller admirer la fresque lors de mon prochain séjour parisien… Un grand merci pour votre réponse !

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