Je découvre ce livre en lisant la critique élogieuse d’une blogueuse, lectrice passionnée, professeur de français. Et rien que le titre m’interpelle, tant le courage semble avoir disparu de notre société. Mais où es-tu le COURAGE ? As-tu pris tes jambes à ton cou face à la lâcheté et la violence des hommes ? Es-tu parti en vacances, épuisé par la persévérance dont tu fais preuve depuis tant d’années face au renoncement et au laisser-aller de l’humanité ? Ou es-tu allé rejoindre l’HONNEUR qui se cache dans une grotte depuis un siècle pour créer un duo sur le retour et dont nous avons tant besoin ?
Dans son livre Hugo Boris raconte ses trajets en RER et en métro, et toutes les histoires qui s’y déroulent : incivilités, agressions verbales et physiques, racisme, pauvreté, mais aussi tendresse, drôlerie, lutte des classes, solitude, bienveillance, innocence, etc… fleurissent au fil des pages comme un herbier qu’il façonne au gré de ses trouvailles dans la nature. Il s’agit de son témoignage d’usager des transports en commun, comme tout un chacun dans son quotidien. « Sans le vouloir, l’humanité tout entière se donne rendez-vous dans une rame de métro« .
Et cette question du courage qui semble inévitable face à des scènes de vie insolites, parfois tristes, ou pire, tragiques, qui nous étonnent, nous interpellent, nous sidèrent, nous touchent ou nous choquent. Comme disait l’autre « L’homme est un loup pour l’homme« . Alors pourquoi n’ai-je rien dit ? Qu’est-ce que j’aurais pu faire ? J’aurais du dire cela ou faire ceci. Le remord et la culpabilité s’emparent de nous quand, une fois bien à l’abris de notre domicile, nous repensons à certaines situations qui nous hantent. ASSUMER est alors le verbe adéquat. Assumer notre tempérament, notre embarras, notre éducation aussi, ou tout simplement notre lâcheté (ou notre peur) – appelons un chat un chat – , bref toutes ces choses qui nous paralysent et nous ont empêchés. Mais peut-on guérir de ces entraves en mousse qu’on traîne parfois toute une vie comme des boulets accrochés aux chevilles ? Peut-on retrouver nos COUILLES ? Surtout quand, noyés dans le nombre de la rame, nous pensons que notre RESPONSABILITE s’évapore…. et puis finalement, ne sommes-nous pas courageux d’avouer qu’on en est dépourvu ? Ma réponse est non !
Quoiqu’il en soit Hugo Boris met des mots sur toutes ces scènes du quotidien, nous confie ses réflexions, qui sont pour beaucoup d’entre elles également les nôtres, et rend aussi hommage aux courageux qui ont réagi et qui ont eu « le cran qui (lui) manquait« , » le sang-froid qui (l’) écrase d’admiration« .
Une dernière citation pour vous (nous) faire réfléchir : « La communauté humaine qui se rassemble pour cette épopée quotidienne donne à voir le meilleur et le pire d’elle-même. Mais dans ce pire, il suffit du courage d’une seule personne pour la racheter« .
Le courage des autres, Hugo Boris (Grasset)
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