Vous souvenez-vous de cette adresse gourmande de la rue Broca ?
Des années qu’on n’y avait pas mis les pieds et pourtant elle est toujours là, la petite cuisine-restaurant d’Eric Levy avec ses quatre tables hautes. Aujourd’hui on est de passage pour le déjeuner, et le Chef nous reçoit en toute simplicité dans sa cuisine.
Malgré la crise sanitaire le chef a su maintenir sa barque à flots, même s’il y a « laissé des plumes » comme il dit. Mais face à d’autres confrères qui ont mis la clé sous la porte « il faut garder espoir et aller de l’avant ». Il s’est d’ailleurs adapté avec, depuis la crise sanitaire, des cours de cuisine à 30 euros l’heure (pour minimum 4 personnes) qui lui ont permis de continuer à exercer.
A 13h15 il passe derrière les fourneaux pour nous concocter en dernière minute un menu frais et délicieux, l’occasion pour moi de lui poser quelques questions amusantes.
Barbaravousenditplus : Plutôt sel ou sucre ?
Eric Levy : Sel.
BVEDP : Vous préférez cuisiner la viande ou le poisson ?
EL : Le poisson, car c’est plus simple à faire. La cuisson de la viande est plus complexe.
BVEDP : Qu’est-ce qui vous résiste ?
EL : Pendant longtemps la semoule de blé dur qu’on doit travailler à la main. C’est trois heures de temps incompressibles. Aujourd’hui je sais la faire. Ce qui me résiste encore ? Les pâtes fraîches.
BVEDP : Quel est votre plaisir inavouable ?
EL : Le poisson pané surgelé de supermarché. (Rires)
BVEDP : Qu’est-ce que vos amis vous cuisinent quand vous allez dîner chez eux?
EL : Des plats compliqués alors que j’aime les choses simples. Vous voulez une bonne idée de plat à me cuisiner ? Un poulet rôti avec des frites. Un délice !
BVEDP : Vous aimez le sel, mais quel est votre gâteau préféré ?
EL : Le Baba au rhum, et les tartes.
Au menu du déjeuner ce jour là :
- Amuse bouche de légumes d’antan (tomates anciennes, céleri, radis noir, blue meat, red meat), filet d’huile d’olive et vinaigre fin.
- Trio de poissons en entrée : thon rouge, maquereau et bars crus, maquereau cuit, huile au fruit de la passion et zest de yuzu.
- Plat : filet de bar de ligne Breton de la poissonnerie du Dôme, écrasé de pommes de terre bio aromatisé à la vanille Bourbon et menthe, girolles et céleri.
- Dessert : riz vénéré, crème fouettée et caramel de coco.
- Cannelés de Bordeaux.
Tout est frais, les alliances sont originales avec des valeurs sûres, le résultat est vraiment savoureux. Selon le Chef, « il y a des plats en cuisine où il n’y a rien de contrariant ; c’est léger, il y a du rythme ». En bref chez Prosper et Fortunée l’accueil est simple et souriant, le chef est généreux, sa passion indéfectible, et dans les assiettes c’est un régal, on valide !
Prosper et Fortunée
50, rue Broca
75005 Paris
Tel. 01 43 37 70 39