Troisième fois que le lis ce roman que j’adore alors il est temps pour vous de le lire si vous ne le connaissez pas encore !
Dès la quatrième de couverture Muriel Barbery donne le ton et force le trait de son personnage principal : une concierge ingrate et froide, dévouée aux petites tâches de sa condition cache bien son jeu, car derrière le cliché caricatural et humoristique se dissimule quelqu’un d’intelligent, d’érudit et de très cultivé. On voit déjà se dessiner une critique sociale sur un ton sarcastique.
Et puis il y a un second personnage. Une petite fille de douze ans, intelligente, très précoce, mais pessimiste, fataliste, et qui envisage de se suicider car elle ne trouve pas de sens dans l’existence adulte.
La construction du personnage principal est certes très habile, la qualité de son esprit étant absolument insoupçonnable au premier abord. Mais c’est surtout l’interaction entre Renée et Paloma qui se révèle être très intéressante, l’auteur nous racontant avec beaucoup de finesse comment elles s’apprivoisent et ce qui les lie. Au cœur du huit-clos de l’immeuble où à priori il ne se passe rien de bien excitant, c’est une histoire passionnante, à la fois drôle et dramatique, réaliste et pleine de tendresse, les deux protagonistes à priori un peu revêches étant finalement pétries d’une grande délicatesse à laquelle on s’attache. Sans oublier Léon, le « charistocrate » du roman. Une écriture habile, réaliste, pleine d’humour et de tendresse, et parsemée de références littéraires. Un roman qui est à la fois un bonheur, comme un rayon de soleil façon Amélie Poulain, et un régal, comme une gourmandise* que l’on savoure. Alors que vient faire un hérisson dans cette histoire ? A vous de le découvrir…
L’élégance du hérisson, Muriel Barbery (Gallimard)
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*Titre du précédent livre de Muriel Barbery