Comme une librairie à ciel ouvert, les bouquinistes de Paris font partie du charme des bords de Seine. Chaque jour, les boîtes vert foncé, comme des valises fixées sur les parapets, s’ouvrent pour laisser respirer livres anciens et d’occasion, gravures de mode, timbres de collection, revues anciennes, cartes postales et autres trésors d’antan. Sur la rive droite, du Pont Marie au quai du Louvre, et côté rive gauche entre le quai de la Tournelle et le quai Voltaire, plus de deux cents bouquinistes attendent les acheteurs passionnés, les touristes curieux et les promeneurs tranquilles.
Cette tradition des bouquinistes remonte au XVIe siècle alors que les petits vendeurs ambulants transportaient leurs marchandises. Sous la pression des libraires de l’époque qui refusaient un marché parallèle, et selon la censure appliquée par le gouvernement qui souhaitait contrôler les écrits, ils ont été interdits avant d’être autorisés au XIXe siècle selon des règles précises les obligeant notamment à s’établir fixement. Mais ils n’ont jamais pu obtenir le titre tant convoité de « libraire » et on les nomma « bouquinistes » en référence aux « bouquins » qu’ils vendent et achètent, des livres de seconde main ayant perdu de leur noblesse.
Classés au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco dans le cadre des bords de Seine, les bouquinistes font non seulement partie du paysage parisien, mais ils sont aussi une mémoire de la capitale. Cependant certains seraient en danger car il semblerait que cette activité ne soit plus si rentable… Alors combien gagnent-ils? Impossible de le savoir. On sait simplement qu’ils ne payent ni taxe ni loyer. Mais on imagine qu’au vu du nombre de touristes étrangers non francophones qui passent sur les trottoirs, les livres ne doivent pas s’arracher. C’est d’ailleurs certainement pour cette raison que de plus en plus de souvenirs « made in China » fleurissent dans les boîtes. Quel dommage… mais la Mairie de Paris, propriétaire des emplacements, veille, et elle a déjà rappelé les règles à certains plaisantins car le livre ancien doit rester l’activité principale de ces marchands parisiens passionnés. Alors pour les soutenir allez donc acheter quelques chefs-d’oeuvre de la littérature à deux euros où les pages surannées sentent encore le parfum de l’histoire ; un délice.
J’ai appris plein de choses… S’ils disparaissaient, il manquerait quelque chose dans le paysage parisien car ils font corps avec la Seine, alors vive les bouquinistes !
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