Le Corbu, un archi génial

Alors que vient juste de se terminer l’exposition « Le Corbusier – mesures de l’homme » j’ai envie de vous parler de cet archi génial qui nous a laissé un bel héritage urbanistique, comme une œuvre moderne, visionnaire. Le centre Georges Pompidou a en effet retracé son parcours, l’occasion d’admirer ses plus belles œuvres parmi lesquelles on compte aussi des toiles et des sculptures, une découverte.

Sculptures et peintures, Le Corbusier

Comme souvent l’exposition s’organisait par grands thèmes, rien de bien original jusque là mais cela permettait de comprendre l’évolution de la réflexion du Corbusier. La scénographie était relativement élémentaire et facile là où justement l’architecte a su insuffler progrès et modernisme. J’aurais aimé que l’exposition propose par exemple une reproduction à taille réelle d’un salon meublé ; le visiteur se serait alors baladé dans un espace pensé et organisé par le célèbre architecte car sa façon de concevoir  les espaces privés et l’équipement de la maison était tout simplement génial pour l’époque. Pas assez de maquettes non plus selon moi pour observer ses créations sous tous les angles.

Cependant grâce aux toiles exposées le lien créé entre architecture et peinture était bien mis en évidence. En effet les formes de ses compositions géométriques prennent en compte les lignes d’architecture qui le définissent, et toute cette logique rend leur lecture accessible voire universelle.

Nature morte aux nombreux objets, Le Corbusier, Huile sur toile, 1923

Charles-Edouard Jeanneret dit Le Corbusier naît en 1887 à l’époque même de l’Art nouveau, ce mouvement artistique célèbre pour ses lignes courbes, ses arabesques et ses ornementations fleuries. Mais en 1925 en pleine période Art déco qui s’illustre par des vitraux, des peintures et sculptures ornementales, des décors en céramique et l’orfèvrerie, il présente ses réflexions sur l’habitat à l’occasion de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes : il conçoit avec son cousin et associé Pierre Jeanneret les premières villas modernes telles que la « Villa Savoye » à Poissy qui établissent le plan libre de l’architecture privée. Ensemble ils déterminent les « cinq points de l’architecture nouvelle »: pilotis, toit-jardin, façade libre, fenêtre en longueur et plan libre. Une révolution architecturale qui se veut moderne, épurée, pratique et logique.

Villa conçue par Le Corbusier et Pierre Jeanneret, années 30

Et dans cette lancée l’équipement de la maison suit la même dynamique avec des meubles modernes et mobiles qui s’adaptent et bougent avec le corps humain. Quoi de plus naturel pour nous aujourd’hui d’avoir des chaises  souples, montées sur ressorts et réglables en hauteur? Mais à l’époque c’est une véritable nouveauté dans le paysage privé.

Plus tard en 1943 Le Corbusier poursuit sa réflexion architecturale avec son unité de mesure appelée « Le Modulor ». Il s’agit d’un système de calcul à partir de la taille moyenne de l’homme estimée à 1,83 m. Il utilisera ce nouveau mode de calcul pour toutes ses nouvelles réalisations, une manière évidente de replacer l’homme au sein de son oeuvre. Les unités d’habitation qu’il conçoit sont certes économiques car il faut obtenir un maximum de logements sur un minimum d’espace, mais il faut aussi qu’elles soient des lieux de vie avec des services : piscine, jardins, garderie d’enfants, solarium, piste de course, etc… Des villes verticales où l’homme a sa place, un phénomène nouveau.

Puis en 1950 Chandigarh en Inde devient son terrain de jeu grandeur nature. Au milieu des champs et des chars à boeufs des bâtiments futuristes sortent de terre. Et deux ans plus tard à Marseille il crée la « cité radieuse », une création urbaine qui déclenche de vives critiques mais récompense aussi l’architecte de la Légion d’honneur.

En 1965 Le Corbusier s’éteint. Il nous laisse des héritages urbanistique et architectural inouïs qui semblent parfaitement actuels, au goût du jour. D’ailleurs en observant de près l’étude théorique « Ville contemporaine pour 3 millions d’habitants » je me pose même la question de l’inspiration du projet de Dominique Perrault pour la BNF. La ressemblance entre les deux projets semble trop évidente : les quatre immeubles en « L »  et l’esplanade centrale qui laisse une respiration entre les bâtiments est une idée qui semble avoir été imaginée par Le Corbusier et son associé Pierre Jeanneret en 1922.

Ville contemporaine pour 3 millions d'habitants, Etude théorique, Le Corbusier et Pierre Jeanneret, 1922

Pour aller plus loin:

Fondation Le Corbusier

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