Après le livre, voici la mise en scène. Et quelle mise en scène !! Au théâtre des Bouffes du Nord, Daniel Pennac se plie volontiers à l’exercice de la lecture. Sur scène il découvre notre intimité universelle, il lève le voile sur notre corps, et le public découvre (ou redécouvre) ses mots puissants. C’est donc une histoire de découvertes.
« Le livre se suffit à lui-même » disais-je, mais là la scène apporte tous les petits (ou grands) « plus » du théâtre. Tout d’abord en entrant on remarque que ce théâtre est un écrin historique, hors du temps. Ce lieu est empli d’un charme impalpable et le cachet de l’espace annonce immédiatement la tonalité du moment à vivre. Ensuite, la mise en scène est poétique : pour seul décor une table où pousse un gazon magique, une chaise d’écolier, un tabouret et un grand espace vide que les mots vont bientôt combler. Puis quelques notes de musique par ci, un éclairage profond par là, quelques lignes manuscrites qui s’animent sur ce mur, enfin. Pendant une heure Pennac nous lit quelques extraits choisis et c’est un moment vraiment formidable puisqu’il excelle dans l’exercice de la lecture : ses intonations, ses gestes délicats, ses longs silences aussi qui nous invitent à méditer sont justes et on se laisse transporter par le pouvoir envoutant des mots. L’émotion est très intense et le texte me surprend pour la seconde fois.
Comment certaines personnes peuvent-elles ne pas être touchées par la littérature… ? Ça reste un mystère pour moi…
Lire « Cette enveloppe qui nous sert de corps » (article d’octobre 2012)
Encore un superbe article très bien rédigé. Bravo!! J’imagine ton état, tous tes sens en éveil en assistant à cette pièce ! Tu es sensible ce qui permet aux « mots » de te toucher et tu es aussi curieuse, ouverte et créative pour en comprendre leurs sens cachés. Cela permet de s’évader sans subir le décalage horaire 🙂
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C’est tout juste si ça ne sent pas l’encre et l’eau de javel des encriers… Véridique !
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