Coup de projecteur sur une pièce de théâtre géniale ! Depuis le 11 septembre, le théâtre des Variétés accueille la pièce « Adieu je reste ! », un vaudeville pétillant où tous les ingrédients sont présents. Toutefois, ils ne seraient rien sans l’humour de deux comédiennes de talent : Chantal Ladesou et Isabelle Mergault y sont pour quelque chose, c’est certain !
L’équation est presque simple : deux femmes pour un seul homme, auxquelles viennent s’ajouter pour pimenter le tout ces chères valeurs humaines, plus belles les unes que les autres : opportunisme, rivalité, jalousie, envie et mensonge.
Gigi (Isabelle Mergault) est engagée par son amant pour tuer sa femme (Chantal Ladesou) car il veut récupérer son héritage. Mais lorsque Gigi s’introduit dans l’appartement de Barbara pour l’assassiner, elle la trouve en pleine détresse. Touchée par son désespoir, elle est incapable de la tuer et préfère lui venir en aide. Et en l’espace d’une soirée les deux femmes vont se confier l’une à l’autre et découvrir que l’homme qu’elles partagent leur cache bien des secrets…
Alors bien sûr le succès de la pièce résulte de l’intrigue bien écrite, des quiproquos bien amenés et des rebondissements imprévisibles, mais les personnalités bien trempées de ces deux femmes participent aussi à cette réussite : Isabelle Mergault est impeccable dans ce rôle de maîtresse bimbo gentiment naïve voire niaise et inexpérimentée en meurtre. Ses tenues pas franchement « bon chic, bon genre » qui ne l’empêche par de tenter des cascades improbables et ses répliques cocasses n’ont d’égal que son air d’idiote et son cheveu sur la langue. Tout ça est parfait.
Quant à la tornade Ladesou, elle est tout simplement géniale dans son rôle d’écrivain star à la choucroute extravagante ! Dès son entrée sur scène, on se tord de rire en la voyant débarquer avec cette dégaine. Cette comédienne est franchement formidable ! Du début à la fin elle tient la scène et entraîne le spectateur dans tous ses délires. Les dialogues sont très bons et j’adore tout particulièrement sa voix rauque un tantinet grinçante. De plus ses intonations variées, ses mimiques comiques et sa répartie à toute épreuve s’adaptent à la perfection à son « débit TGV ». Ce personnage lui va comme un gant et elle joue à fond le cliché de la star hollywoodienne, limite tragédienne sur les bords. Alors autant dire qu’entre son déshabillé rose à plumes, sa bouteille de pinard, son accent américain tiré par les cheveux (c’est le cas de le dire !) et ses positions grotesques, on passe une excellente soirée ; elle est fraîche et complètement hilarante tout au long de la pièce.
Enfin du côté des hommes il y a Jean-Marie Le Coq dans le rôle du mari et Jean-Louis Barcelona dans celui du voisin de palier. Et justement ce dernier personnage est une belle découverte pour moi qui ne connaissais pas du tout le comédien. Pas facile de jouer un ringard coincé et vraisemblablement encore puceau. Néanmoins, il parvient curieusement à transmettre au spectateur cette sensation de malaise… vous savez comme lorsqu’une personne mal dans sa peau s’adresse à vous et que son inconfort transpire par tous les pores de sa peau ; et bien vous vous sentez aussitôt à l’étroit dans vos baskets : immédiatement votre pantalon vous gratte, vos mains sont moites et votre bouche est pâteuse… Et bien c’est pareil ! Ici le comédien semble transmettre au public tous les symptômes de son personnage maladroit et étriqué : sueur incontrôlable causant des lunettes glissantes, impatience sexuelle à la mesure du pantalon descendu en accordéon sur les chevilles, et vêtements à carreaux dépassés pour parfaire le personnage du simplet un brin lourdingue. C’est vraiment très bien.
En définitive, le spectacle est à la hauteur des attentes du public : c’est énergique, drôle et généreux et ce duo féminin s’accorde à merveille. Le rôle de gourde maladroite et bécasse est bien campé par la brune, et l’univers du « glamour bûcheron » est parfaitement bien défendu par la blonde. Au salut des artistes bonne humeur générale et tonnerre d’applaudissements pour ce couple « dont les silhouettes fuselées n’échappent pas au regard intéressé des hommes et envieux des femmes », comme l’écrit si bien Isabelle Aithnard du journal L’Express. Et c’est vrai qu’elles ont toutes les deux des corps superbes à rendre jalouses la plupart des spectatrices…. mais l’idée est fabuleuse car cette pièce écrite par une femme pour une autre prouve encore que le sexe faible est décidément puissant. En effet, signée par Isabelle Mergault avec un rôle écrit sur-mesure pour Chantal Ladesou, cette comédie triomphe depuis le 11 septembre à Paris, donc pas étonnant que la programmation initialement prévue jusqu’au 31 octobre ait été prolongée.
Le mot de la fin : « Les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels (…) et toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées »
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Adieu, je reste!
7, boulevard Montmartre
75009 Paris
Tel. 01 42 33 09 92
Le charme des théâtres parisiens… tu nous as bien vendu la pièce ! C’est tentant …mais le choix est tellement vaste à Paris, qu’on ne peut pas tout voir, tout faire (à moins d’être une jeune riche rentière lol). La citation ne serait-elle pas d’Alfred de Musset?
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Oui Alfred de Musset, pas mal!! Alors, n’est-elle pas au goût du jour cette citation…? LOL
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Complètement!!
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